24/10/2025
L’hyperphagie est un trouble alimentaire souvent lié à des blessures émotionnelles profondes. Elle traduit un besoin de combler un vide intérieur plus qu’une réelle faim. À travers la thérapie et l’hypnose, il devient possible de comprendre ce que ces comportements expriment, de libérer les émotions enfouies et de retrouver une relation apaisée à la nourriture, au corps et à soi-même.
Définition et symptômes de l’hyperphagie
L’hyperphagie boulimique, ou trouble de l’hyperphagie (Binge Eating Disorder), est définie par le DSM-5 comme des épisodes récurrents de consommation excessive de nourriture, accompagnés d’un sentiment de perte de contrôle, sans comportements compensatoires (vomissements, exercice excessif, jeûne, etc.), contrairement à la boulimie nerveuse.
Ces épisodes se produisent en moyenne au moins une fois par semaine pendant trois mois, et s’accompagnent d’au moins trois des critères suivants :
Ces comportements entraînent une détresse psychologique significative et peuvent avoir des répercussions importantes sur la vie personnelle, sociale et professionnelle.
Sur le plan émotionnel, la personne souffrant d’hyperphagie décrit souvent un cercle vicieux : une tension ou un vide intérieur déclenche la compulsion alimentaire, qui apporte un soulagement temporaire, suivi de honte et de culpabilité. Cette spirale renforce l’anxiété et la perte de confiance en soi.
Selon les études épidémiologiques, l’hyperphagie toucherait 2 à 8 % de la population, avec une prévalence plus élevée chez les femmes, mais elle concerne également de nombreux hommes. Il s’agit du trouble alimentaire le plus fréquent.
Causes et facteurs de risque
Comme pour la majorité des troubles du comportement alimentaire, les origines de l’hyperphagie sont multifactorielles. Le DSM-5 souligne l’importance des facteurs biologiques, psychologiques et environnementaux dans son développement.
Facteurs biologiques
Des études suggèrent des altérations neurobiologiques au niveau des circuits cérébraux liés à la récompense et à la régulation de l’appétit (dopamine, sérotonine). Certaines personnes présentent une vulnérabilité génétique accrue face au stress ou à la régulation émotionnelle.
Facteurs psychologiques
Les personnes sujettes à l’hyperphagie ont souvent une relation complexe avec leurs émotions : elles utilisent la nourriture comme moyen de gestion ou d’évitement des affects (colère, tristesse, anxiété, vide).
Le perfectionnisme, la faible estime de soi et la culpabilité jouent souvent un rôle central dans le maintien du trouble.
Facteurs environnementaux
Des expériences de vie douloureuses (critiques corporelles, régimes restrictifs, traumatismes, insécurité affective ou financière) peuvent favoriser l’apparition du trouble.
La culture du corps idéal et la pression sociale autour de l’apparence peuvent également renforcer les comportements compulsifs et la honte associée.
Impact sur la vie quotidienne
L’hyperphagie a un impact considérable sur la qualité de vie.
Sur le plan physique, elle peut entraîner une prise de poids importante, des troubles métaboliques (diabète, hypertension, cholestérol), ainsi que des douleurs digestives ou articulaires.
Sur le plan psychologique, les sentiments de honte, de culpabilité et de perte de contrôle sont fréquents.
La personne peut éviter les repas partagés, les miroirs ou les activités sociales, ce qui conduit progressivement à un isolement et parfois à un épisode dépressif.
Au travail, les difficultés de concentration, la fatigue chronique et la baisse de confiance en soi peuvent altérer la performance et la motivation.
Cette souffrance silencieuse affecte tous les domaines de la vie : alimentation, estime de soi, relations et équilibre émotionnel.
Thérapie Cognitive et Comportementale (TCC) pour l’hyperphagie
La thérapie cognitive et comportementale (TCC) est actuellement l’approche la plus validée scientifiquement pour le traitement de l’hyperphagie.
Elle vise à identifier et modifier les pensées automatiques négatives qui entretiennent la compulsion alimentaire (ex. : “Je suis nul(le), donc autant manger”).
Le thérapeute aide à reconnaître les déclencheurs émotionnels, à restructurer la pensée et à développer des stratégies alternatives à la nourriture (auto-apaisement, gestion du stress, affirmation de soi, pleine conscience…).
Un travail comportemental est également mené sur le rythme des repas, l’écoute du corps, et la réconciliation avec les signaux internes de faim et de satiété.
Progressivement, la personne retrouve une relation plus apaisée avec la nourriture et avec elle-même.
Hypnose pour l’hyperphagie
L’hypnose constitue un outil particulièrement efficace dans la prise en charge de l’hyperphagie lorsqu’elle est liée à des traumatismes émotionnels ou à des expériences de vie douloureuses restées actives dans l’inconscient.
Souvent, les crises alimentaires ne sont pas seulement une question de faim, mais une tentative du corps et du psychisme de gérer une souffrance ancienne : un vide affectif, un rejet, une humiliation, ou un manque de sécurité intérieure.
En état d’hypnose, la personne accède à un niveau de conscience plus profond, propice à l’exploration et à la libération de ces mémoires émotionnelles.
Le praticien accompagne alors ce processus avec bienveillance, afin de permettre à la personne de réparer les blessures du passé, de retrouver un sentiment de sécurité et de se reconnecter à son corps autrement que par la nourriture.
Cette approche favorise une transformation durable :
la nourriture n’est plus vécue comme un refuge contre la douleur, mais comme une source naturelle de plaisir et de vitalité.
L’hypnose aide ainsi à apaiser le rapport au corps, à renforcer l’estime de soi et à reprendre le contrôle d’une manière douce et respectueuse du rythme de chacun.
Sylvia Legros
Psychopraticienne
Thérapie Cognitive et Comportementale & Hypnose
Les Halles de la Santé
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