Sylvia Legros
-
Psychopraticienne
 
Thérapie Cognitive et Comportementale &
Hypnose

Hyperphagie

23/10/2025

Hyperphagie

Définition et symptômes de l’hyperphagie

 

L’hyperphagie boulimique, ou trouble de l’hyperphagie (Binge Eating Disorder), est définie par le DSM-5 comme des épisodes récurrents de consommation excessive de nourriture, accompagnés d’un sentiment de perte de contrôle, sans comportements compensatoires (vomissements, exercice excessif, jeûne, etc.), contrairement à la boulimie nerveuse.

Ces épisodes se produisent en moyenne au moins une fois par semaine pendant trois mois, et s’accompagnent d’au moins trois des critères suivants :

  • Manger beaucoup plus rapidement que la normale.
  • Manger jusqu’à ressentir une gêne physique.
  • Manger de grandes quantités de nourriture sans avoir faim physiquement.
  • Manger seul par honte de la quantité consommée.
  • Ressentir ensuite du dégoût, de la culpabilité ou de la tristesse.

 

Ces comportements entraînent une détresse psychologique significative et peuvent avoir des répercussions importantes sur la vie personnelle, sociale et professionnelle.

Sur le plan émotionnel, la personne souffrant d’hyperphagie décrit souvent un cercle vicieux : une tension ou un vide intérieur déclenche la compulsion alimentaire, qui apporte un soulagement temporaire, suivi de honte et de culpabilité. Cette spirale renforce l’anxiété et la perte de confiance en soi.

Selon les études épidémiologiques, l’hyperphagie toucherait 2 à 8 % de la population, avec une prévalence plus élevée chez les femmes, mais elle concerne également de nombreux hommes. Il s’agit du trouble alimentaire le plus fréquent.

 

Causes et facteurs de risque

 

Comme pour la majorité des troubles du comportement alimentaire, les origines de l’hyperphagie sont multifactorielles. Le DSM-5 souligne l’importance des facteurs biologiques, psychologiques et environnementaux dans son développement.

 

Facteurs biologiques

 

Des études suggèrent des altérations neurobiologiques au niveau des circuits cérébraux liés à la récompense et à la régulation de l’appétit (dopamine, sérotonine). Certaines personnes présentent une vulnérabilité génétique accrue face au stress ou à la régulation émotionnelle.

 

Facteurs psychologiques

 

Les personnes sujettes à l’hyperphagie ont souvent une relation complexe avec leurs émotions : elles utilisent la nourriture comme moyen de gestion ou d’évitement des affects (colère, tristesse, anxiété, vide).
Le perfectionnisme, la faible estime de soi et la culpabilité jouent souvent un rôle central dans le maintien du trouble.

 

Facteurs environnementaux

 

Des expériences de vie douloureuses (critiques corporelles, régimes restrictifs, traumatismes, insécurité affective ou financière) peuvent favoriser l’apparition du trouble.
La culture du corps idéal et la pression sociale autour de l’apparence peuvent également renforcer les comportements compulsifs et la honte associée.

Impact sur la vie quotidienne

L’hyperphagie a un impact considérable sur la qualité de vie.
Sur le plan physique, elle peut entraîner une prise de poids importante, des troubles métaboliques (diabète, hypertension, cholestérol), ainsi que des douleurs digestives ou articulaires.

Sur le plan psychologique, les sentiments de honte, de culpabilité et de perte de contrôle sont fréquents.
La personne peut éviter les repas partagés, les miroirs ou les activités sociales, ce qui conduit progressivement à un isolement et parfois à un épisode dépressif.

Au travail, les difficultés de concentration, la fatigue chronique et la baisse de confiance en soi peuvent altérer la performance et la motivation.
Cette souffrance silencieuse affecte tous les domaines de la vie : alimentation, estime de soi, relations et équilibre émotionnel.

 

Thérapie Cognitive et Comportementale (TCC) pour l’hyperphagie

 

La thérapie cognitive et comportementale (TCC) est actuellement l’approche la plus validée scientifiquement pour le traitement de l’hyperphagie.

Elle vise à identifier et modifier les pensées automatiques négatives qui entretiennent la compulsion alimentaire (ex. : “Je suis nul(le), donc autant manger”).
Le thérapeute aide à reconnaître les déclencheurs émotionnels, à restructurer la pensée et à développer des stratégies alternatives à la nourriture (auto-apaisement, gestion du stress, affirmation de soi, pleine conscience…).

Un travail comportemental est également mené sur le rythme des repas, l’écoute du corps, et la réconciliation avec les signaux internes de faim et de satiété.
Progressivement, la personne retrouve une relation plus apaisée avec la nourriture et avec elle-même.

 

Hypnose pour l’hyperphagie

 

L’hypnose constitue un outil particulièrement efficace dans la prise en charge de l’hyperphagie lorsqu’elle est liée à des traumatismes émotionnels ou à des expériences de vie douloureuses restées actives dans l’inconscient.
Souvent, les crises alimentaires ne sont pas seulement une question de faim, mais une tentative du corps et du psychisme de gérer une souffrance ancienne : un vide affectif, un rejet, une humiliation, ou un manque de sécurité intérieure.

En état d’hypnose, la personne accède à un niveau de conscience plus profond, propice à l’exploration et à la libération de ces mémoires émotionnelles.
Le praticien accompagne alors ce processus avec bienveillance, afin de permettre à la personne de réparer les blessures du passé, de retrouver un sentiment de sécurité et de se reconnecter à son corps autrement que par la nourriture.

Cette approche favorise une transformation durable :
la nourriture n’est plus vécue comme un refuge contre la douleur, mais comme une source naturelle de plaisir et de vitalité.
L’hypnose aide ainsi à apaiser le rapport au corps, à renforcer l’estime de soi et à reprendre le contrôle d’une manière douce et respectueuse du rythme de chacun.

Trouble dépressif majeur

20/07/2025

Trouble dépressif majeur

Le trouble dépressif selon le DSM-5


Le DSM-5 (manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux) définit l’épisode dépressif majeur par la présence d'au moins 5 symptômes parmi les suivants, présents presque tous les jours pendant au moins 2 semaines, dont au moins un des deux premiers :

  • Humeur dépressive (tristesse, vide, désespoir)
  • Perte d’intérêt ou de plaisir (anhédonie)

 

Les autres symptômes possibles incluent :

  • Perte ou gain de poids significatif
  • Insomnie ou hypersomnie
  • Agitation ou ralentissement psychomoteur
  • Fatigue ou perte d’énergie
  • Sentiment de dévalorisation ou de culpabilité excessive
  • Diminution de la concentration ou indécision
  • Pensées de mort ou idées suicidaires

 

Ces symptômes doivent entraîner une souffrance significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d'autres domaines importants.

 

Un trouble multifactoriel : le modèle bio-psycho-social

 

Le trouble dépressif ne peut être réduit à une seule cause. Il s’inscrit dans une dynamique complexe, que l’on peut comprendre à travers le modèle bio-psycho-social.

  • Biologique : Des facteurs génétiques ou neurochimiques peuvent jouer un rôle. Par exemple, un déséquilibre de certains neurotransmetteurs (comme la sérotonine) ou une prédisposition familiale peuvent favoriser l’apparition de la dépression.
  • Psychologique : Les schémas de pensée négatifs, l’estime de soi fragile, la difficulté à réguler ses émotions ou à faire face au stress sont autant d’éléments psychiques qui peuvent entretenir la souffrance.
  • Social : L’environnement joue un rôle essentiel : surcharge mentale, isolement, conflits, conditions de vie précaires, violences (même insidieuses), ou encore attentes sociales irréalistes peuvent tous être des facteurs de vulnérabilité.

Ce modèle permet de mieux comprendre la singularité de chaque parcours, en tenant compte de l’histoire de la personne, de ses ressources, mais aussi du contexte dans lequel elle évolue.

 

Les bienfaits de la TCC


La thérapie cognitive et comportementale (TCC) est une approche reconnue scientifiquement pour son efficacité dans le traitement de la dépression.

Elle permet :

  • D’identifier et modifier les pensées négatives automatiques qui entretiennent la souffrance (ex. : "Je ne vaux rien", "Je n’y arriverai jamais").
  • De réactiver progressivement des comportements positifs et motivants (sorties, activités, contacts sociaux…).
  • D’apprendre à mieux accueillir les émotions et prévenir les rechutes grâce à des outils concrets.

 

Les TCC sont souvent brèves et structurées, avec un rôle actif donné à la personne dans son processus de changement.

 

L’hypnose : un travail en profondeur


Dans ma pratique, j’utilise l’hypnose comme un outil complémentaire pour travailler sur l’origine émotionnelle de certains vécus. Mon objectif est d’aider à :

Diminuer l’intensité émotionnelle de certains événements de vie, qui continuent à avoir un impact dans le quotidien

  • Favoriser un lâcher-prise émotionnel là où les pensées tournent en boucle
  • Accéder à des ressources internes souvent mises de côté par la souffrance
  • Rétablir une stabilité émotionnelle, tout en respectant le rythme de chacun

 

L’hypnose offre un espace intérieur sécurisé, permettant d’aller à la rencontre de soi avec douceur et clarté.

 

Retrouver un chemin d’apaisement


La dépression peut faire perdre de vue ses forces, son élan, ou même le goût des choses. Pourtant, des ressources sont là, parfois simplement endormies. Un accompagnement thérapeutique peut permettre de réactiver ce potentiel, avec des outils adaptés et une présence bienveillante.

Trouble de l'anxiété généralisé (TAG)

30/05/2025

Trouble de l'anxiété généralisé (TAG)

Définition et symptômes du TAG


Le trouble de l'anxiété généralisée (TAG) est défini par le DSM-5 comme une anxiété et des inquiétudes excessives, survenant la plupart des jours pendant au moins six mois, à propos de plusieurs événements ou activités (telles que le travail, les études, la santé, la famille…).

Cette inquiétude est difficile à contrôler et s'accompagne d'au moins trois des six symptômes suivants (chez l’adulte) :

 

  • agitation ou sensation d’être survolté ou à bout de nerfs,
  • fatigabilité,
  • difficultés de concentration ou trous de mémoire,
  • irritabilité,
  • tension musculaire,
  • perturbation du sommeil (difficultés d’endormissement, sommeil interrompu ou insatisfaisant).

Ces symptômes doivent provoquer une détresse cliniquement significative ou une altération du fonctionnement social, professionnel ou dans d’autres domaines importants de la vie.

Sur le plan émotionnel, les personnes atteintes de TAG ressentent souvent une appréhension constante, une nervosité diffuse, et une impression de ne jamais pouvoir se détendre. Ces pensées anxieuses sont souvent disproportionnées par rapport à la réalité, mais la personne se sent incapable de les calmer, ce qui crée une véritable souffrance psychique.

Le TAG touche  environ 3% de la population au cours d'une période d'un an, avec une prévalence plus élevée chez les femmes, selon les recherches épidémiologiques. Il s’agit de l’un des troubles anxieux les plus répandus.

 

Causes et facteurs de risque


Les origines du TAG sont multifactorielles. Le DSM-5 souligne l’interaction entre facteurs biologiques, psychologiques et environnementaux.

 

Facteurs génétiques : une prédisposition familiale peut accroître la vulnérabilité à l’anxiété. Les antécédents familiaux de troubles anxieux sont fréquents.

 

Facteurs environnementaux : les expériences de vie stressantes ou traumatisantes (maltraitance, insécurité financière, instabilité relationnelle) peuvent déclencher ou aggraver le TAG.

 

Facteurs cognitifs et de personnalité : les personnes ayant tendance à ruminer, à surréagir au stress, à rechercher le contrôle constant, ou à manifester du perfectionnisme sont plus susceptibles de développer un TAG.

Certains traits tels que l’intolérance à l’incertitude, ou une faible estime de soi, peuvent également jouer un rôle important dans le développement du trouble.

 

Impact sur la vie quotidienne


Le TAG peut affecter profondément le quotidien. Il interfère avec le fonctionnement professionnel, social et personnel.

Au travail, il peut entraîner des difficultés de concentration, une indécision chronique, une fatigue accrue, voire de l’absentéisme.

Dans les relations, l’anxiété généralisée peut générer des tensions, de l’irritabilité ou un besoin excessif de réassurance, créant des malentendus ou une distance affective.

Sur le plan physique, la tension constante peut entraîner des maux de tête, des troubles digestifs, des douleurs musculaires ou des troubles du sommeil chroniques.

Cette accumulation de symptômes conduit souvent à une baisse de la qualité de vie, à une diminution de l’estime de soi et à un sentiment d’épuisement général. Reconnaître l’impact global du TAG est essentiel pour mieux accompagner les personnes concernées et favoriser une prise en charge adaptée.

 

 

Thérapie Cognitive et Comportementale (TCC) pour le TAG

 

En thérapie cognitive et comportementale pour le traitement du Trouble de l'Anxiété Généralisé (TAG), plusieurs techniques spécifiques sont mises en œuvre pour aider les patients à surmonter leurs symptômes. La restructuration cognitive est l'une de ces approches essentielles. Elle consiste à identifier et à remettre en question les pensées négatives et irrationnelles qui alimentent l'anxiété. Par exemple, un patient souffrant de TAG pourrait avoir tendance à surestimer les dangers potentiels dans des situations ordinaires, ce qui renforce son anxiété. Grâce à la restructuration cognitive, le thérapeute aide le patient à examiner ces pensées de manière objective et réaliste, ce qui contribue à réduire l'anxiété.

D'autres outils peuvent être mobilisés pour aider la personne à retrouver une forme de sérénité dans sa vie quotidienne.

 

 

Hypnose pour le TAG

 

Les techniques d'hypnose constituent un outil puissant dans la prise en charge de l'anxiété généralisée. En hypnose, le praticien guide le patient vers un état de conscience modifié, propice à l'exploration de ses pensées et émotions profondes. Pour réduire l'anxiété, différentes approches peuvent être utilisées, telles que la suggestion post-hypnotique pour renforcer la confiance en soi et diminuer les pensées négatives ou travailler sur des événements précis dont la charge émotionnelle négative est encore bien trop présente aujourd'hui et qui ont pour conséquences d'alimenter l'anxiété.

 

 

Intégration de la TCC et de l'Hypnose dans le Traitement du TAG

 

L'intégration de la thérapie cognitive et comportementale (TCC) et de l'hypnose dans un plan de traitement pour le Trouble de l'Anxiété Généralisé (TAG) présente des avantages significatifs. La TCC, axée sur la modification des pensées et des comportements, permet de traiter les schémas de pensée négatifs et les comportements d'évitement associés à l'anxiété. En combinant cette approche avec l'hypnose, qui favorise un état de relaxation profonde et de concentration, on renforce l'efficacité du traitement en permettant au patient d'accéder à son inconscient pour travailler sur les racines profondes de son anxiété.

Les avantages de cette approche intégrative résident dans la complémentarité des deux méthodes. La TCC fournit des outils concrets pour gérer l'anxiété au quotidien, tandis que l'hypnose permet d'explorer les aspects émotionnels et inconscients de l'anxiété. Cette combinaison offre une approche holistique qui aborde l'anxiété sous différents angles, offrant ainsi au patient une gamme variée d'outils pour faire face à ses symptômes.

 

 

Vivre avec la douleur chronique

30/04/2025

Vivre avec la douleur chronique

Comprendre la douleur chronique


La douleur chronique touche de nombreuses personnes, souvent de manière invisible. Contrairement à une douleur aiguë liée à une blessure ou une infection, la douleur chronique s’installe dans la durée, parfois sans cause clairement identifiée ni solution définitive. Elle peut être liée à une pathologie connue, comme la fibromyalgie, l’endométriose ou une maladie inflammatoire, mais parfois, aucun nom ne vient la désigner. Et c’est là que commence souvent un long parcours…

 

L’errance médicale, l’isolement, l’incompréhension


Vivre avec une douleur qui persiste, c’est souvent vivre une errance médicale : examens à répétition, spécialistes différents, diagnostics contradictoires... Ce chemin peut s’avérer épuisant physiquement et émotionnellement.
Il y a aussi l’isolement : ce que l’on vit est difficile à partager. Les proches ne comprennent pas toujours, parfois même les professionnels de santé semblent dépassés ou sceptiques. Ce manque de reconnaissance peut être douloureux, en plus de la douleur physique elle-même.

 

Accepter sans renoncer


L’accompagnement que je propose repose sur un principe essentiel : accepter la douleur, sans baisser les bras.
Accepter, ce n’est pas se résigner. C’est reconnaître ce qui est là, pour pouvoir agir autrement. Se battre contre la douleur en la niant, en se crispant, en se révoltant intérieurement, peut malheureusement aggraver les tensions, tant physiques qu’émotionnelles.
Le corps, lorsqu’il souffre, a tendance à se contracter pour se protéger. Mais cette réaction naturelle peut amplifier la douleur. C’est pourquoi un travail d’apaisement, de relâchement, de respiration, est fondamental.

 

Un accompagnement global, corps et esprit


En séance, nous travaillons sur :

  • Le relâchement corporel, même en présence de la douleur
  • La régulation des pensées négatives, pour ne pas leur laisser tout l’espace
  • L’accueil des émotions qui accompagnent la maladie : peur, colère, découragement…
  • La communication avec l’entourage, pour créer plus de compréhension et moins de malentendus
  • Des outils pour mieux vivre avec la douleur

 

Mon objectif est de vous aider à vivre avec la douleur chronique de manière aussi sereine que possible, sans qu’elle n’envahisse votre quotidien.

Sylvia Legros

Psychopraticienne

Thérapie Cognitive et Comportementale & Hypnose

                     Les Halles de la Santé

                     96 rue Grande - 3ème étage

                     36000 Châteauroux

07 45 16 53 13

                     sylvia.legros@outlook.fr